FASCIA & YOGA : POURQUOI CHANGER DE PARADIGME ?
Disons que vous êtes professeur de Yoga ou pratiquant depuis quelques années. Disons que vous donnez et/ou suivez des cours très régulièrement.
Pourtant quelque-chose vous dérange…comme une pointe d’insatisfaction dans un océan de plénitude et de bien-être…
Alors vous attribuez cela à la fatigue, à l’ennui, au style de Yoga, au professeur ou à l’élève selon votre situation.
Logiquement, vous faîtes des changements dans ces différents domaines.
Vous changez de prof, vous proposez de nouveaux cours, vous vous ménagez davantage. Malgré cela, vous ne voyez pas d’amélioration notable. Il y a deux raisons à cela :
- Votre problème est beaucoup plus intérieur que vous ne le pensez.
- Toute les solutions que vous mettez en place émanent d’un système de pensée qui devient obsolète ( plus encore depuis la crise du Covid).
Qu’est-ce qu’un paradigme?
Et comment il vous limite…
Un paradigme est une façon de se représenter le monde, de se créer des modèles selon un référentiel. Il induit chez une personne ou au sein d’une société une certaine façon de penser, un ordre des valeurs et donc une façon systématique et répétitive d’agir.
Même si la surface a l'air de changer...
La système de valeur nous simplifie la vie et les décisions mais ne permet pas de tout faire.
En anatomie et dans l’étude du mouvement par exemple, on peut distinguer 2 systèmes de pensée :
- Le mécanique qui considère que le corps est un automate constitué d’un ensemble de leviers et de câbles actionnés par un ordinateur central.
- L'holistique qui considère le corps comme une matière sensible et vivante mue par de nombreux facteurs intérieurs et extérieurs.
Dans cet exemple, notez que le 2nd modèle inclut le 1er mais que l’inverse n’est pas possible…
En mécanique, sur terre, la gravité s’applique indépendamment du contexte. il n'y a pas de place pour l’environnement ou l’émotion.
En mode holistique, la mécanique est un des facteurs. On peut l’intégrer, la connecter ( et la respecter) à sa juste place aux côtés de la psychologie ou la génétique de l’individu .
Ceci signifie qu’il y a un sens de la marche…à ne pas confondre avec une hiérarchie.
Il est important de comprendre qu’aucun paradigme n’est meilleur qu’un autre. La seule question à se poser est " Est-ce que ça fonctionne en l'état actuel de la vie, de la société ou de la personne concernée? ".
Les paradigmes se succèdent en se complexifiant et en englobant les précédents.
Lorsqu’on fonctionne dans un système de pensée, on est incapable de penser et d’expérimenter le monde autrement. En cela notre paradigme nous limite.
Du mouvement mécanique au mouvement holistique.
Dans notre exemple le mode mécanique/robotique est principalement basé sur la gravité.
Dans ce modèle, c’est littéralement impensable de lever les bras sans produire un effort contre la gravité. Et parce-que c’est impensable, c’est impossible.
Résultat : On passe sa vie à forcer et à créer plus de tensions que nécessaires sur notre corps.
Je le constate régulièrement chez des personnes qui cherchent à aller mieux en faisant toujours plus les choses qui n’ont pas fonctionné avant…
Pourtant c’est bel et bien possible de bouger sans tensions.
Je le vois tous les jours avec les personnes qui gardent des douleurs après des mois voire des années de kinésithérapie et qui, tout à coup, ont cette prise de conscience.
Ils sortent du paradigme de la force et expérimentent un mouvement sans tension.
Si vous suivez mes formations ou mes cours vous l’avez déjà senti au minimum avec le travail de respiration.
Pourquoi nous n’aurons pas le choix ?
Parce-que le mode de pensée mécanique ne suffit plus à gérer nos problématiques actuelles qui sont multifactorielles et complexes.
Parce-que c’est comme ça que l’humain change… Quand il est au bord (voire au fond ) du gouffre et qu’il touche la limite de son système de pensée.
Aujourd’hui le changement de paradigme est en cours au niveau global.
Nous voyons les limites d’un système basé sur la standardisation et la performance et qui ne tient pas compte de la complexité du vivant.
Tout cela nous pouvons l’observer dans notre monde du yoga et du mouvement :
Plus que jamais, nos élèves sont stressés à la fois physiquement, mentalement, émotionnellement et même spirituellement. Ce n'est pas en copiant des postures uniquement physiques qu'on va vraiment les aider.
Mode mécanique
Le corps machine, des cables, des leviers et poulies.
Le corps humain évoluant en subissant ou luttant contre la gravité et son propre poids. D'où l'usure et la fatigue physique.
Force UNIdirectionnelle : Une direction à la fois.
Copier les gestes et les postures « parfaits » de modèles extérieurs.
Dépendance au professeur et à la consigne. Importance du comment faire le mouvement.
Mode holistique
Le corps perçu comme un tout unique, ressentant, interagissant et respirant.
Le mouvement part et s’appuie sur l’intérieur du corps.
Force OMNIdirectionnelle : Toutes les directions simultanément.
Recherche du mouvement parfait pour chacun(e) intégrant le social, l’émotionnel et le mental.
Recherche d’autonomie et importance du sens du mouvement... le pourquoi ?
Nous voyons aujourd’hui les désastres psychologiques, physiques et environnementaux du mode mécaniste…
Je vois beaucoup de gens abîmés par cette course et cette quête de reconnaissance arriver dans mon studio et dans mes formations.
La bonne nouvelle c’est que beaucoup de professeurs l’ont compris intellectuellement.
La mauvaise, c’est que peu l’ont intégré à titre personnel et très peu parviennent à le mettre en pratique dans leurs cours pour leurs élèves.
C’est là que je me propose de vous aider car :
- C’est ce dont les élèves ont besoin : Une approche respectueuse de l’intelligence du vivant en eux et qui va au delà de la mécanique ou de la répétition d’anciennes recettes.
- Si vous ne faîtes pas ce changement, les élèves iront chez ceux qui l’ont fait. Depuis 2020 la culture du « no pain, no gain », les méthodologies rigides ( même avec un vernis de yoga) et les cours de masse n’ont plus vraiment la cote.
La biotenségrité pour changer le paradigme des arts corporels.
L’exemple le plus parlant pour moi est le travail sur la biotenségrité et il y en a de nombreux autres.
Techniquement il s’agit d’un modèle qui nous offre la possibilité d’organiser le corps indépendamment de la gravité.
En adoptant ce modèle, on accède à des modalités de pratique basées sur la fluidité et la mobilisation des espaces intérieurs et extérieurs, y compris émotionnels et mentaux.
Le mouvement devient un outil d'expression et de soin.
Si vous n’avez pas encore vu l’atelier offert sur le fascia & la biotenségrité en Yoga, je vous invite à vous inscrire à la newsletter en bas de l'article pour recevoir le lien de la vidéo.
Je vous laisse avec une citation de Stephen Levin, un pionnier sur le fascia et la biotenségrité.
La prochaine fois, je vous parle du rôle de la respiration dans la pratique du mouvement. Et vous le verrez ça va bien au delà d'un simple échange d'oxygène et de CO2.
A très bientôt.
Sébastien
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