FASCIA & SYSTEME NERVEUX : REFLETS DE NOTRE MONDE INTERIEUR ?
Si vous pratiquez une activité quelle qu'elle soit vous avez remarqué que vos sensations, vos performances, la manière dont vous abordez les difficultés est extrêmement variable.
Comment comprendre l'ensemble de ces mécanismes et pourquoi il est plus sain de les accepter ?
Plus je pratique et plus je perçois le monde comme une matière vibrante. Plus la fréquence est haute, plus l'ordre est grand, plus la fréquence est basse plus le désordre s'impose.
Ne vous méprenez pas. Par ordre, j'entends la capacité à se développer harmonieusement et respectueusement et certainement pas une manière de contrôler artificiellement son environnement.
Chaque part de nous est en interaction avec les autres et possède sa propre vibration qu'elle soit matérielle ou immatérielle.
Par exemple la volonté, qui est une qualité du mental, devient obstination et potentiellement violence envers soi ou autrui lorsque la fréquence est basse. Une volonté de haute fréquence se transmutera en persévérance et sera hautement adaptable car nourrie par une forme de sagesse.
Pour cet article je vais partir d'une vision trinitaire de l'être humain. C'est à dire qu' à l'instar, des écoles qui m'ont le plus influencé ( le taoïsme et les écoles tantriques), je vais partir du principe que le niveau d'existence d'un être humain dépend de 3 éléments :
Le mental : Comment je pense ?
Le mental a pour fonction de cartographier la réalité dans notre espace mental. Il catégorise et il déforme la réalité pour que tout cela rentre plus efficacement dans des cases.
On va mettre un mot, une forme et une couleur sur quelque-chose et le ranger dans un tiroir mental pour le réutiliser dès que cette connaissance nous semble utile.
Il y a deux défauts majeurs à ce processus :
1. Nous n'avons que des idées des choses du monde... Et même si notre prétention nous pousse à penser le contraire, il y a une marge d'erreur plus ou moins grande selon la précision de l'information enregistrée.
2. Une fois rangée dans une case, il est extrêmement difficile de changer d'idée sur une chose. Car le cerveau est paresseux par nature.
En effet, son fonctionnement dépense une quantité énorme de glucose...Et l'abondance de glucose est très récente dans l'histoire humaine. Le cerveau s'économise donc cette dépense en s'évitant de réfléchir et en se reposant sur des idées préenregistrées.
Dans la continuité de cette approche évolutionniste, comprenons bien que les idées stockées avait à l'origine le but d'assurer la survie. Corolaire, tout ce qui vient déranger une idée bien rangée ( même si elle est poussiéreuse et inadaptée) est perçu comme un danger et déclenche l'hostilité.
Le seul et unique but d'un système nerveux est l'action. Ce qui signifie que nos idées sont reliées à des actes, des comportements.
Par exemple si je pense que le Yoga est fait de discipline et de sacrifice parce-que j'ai interprété Tapas ainsi. Alors je pourrais plus facilement forcer dans des postures ou sacrifier d'autres pans de ma vie pour le Yoga...
D'un point de vue neurologique. Un comportement est une voie neuronale qui se renforce à chaque répétition et qui devient une pente qui semble naturelle : Une habitude.
Et parce-que c'est un comportement. Qu'il soit exprimé ou réprimé, il s'inscrit dans le corps par des mouvements ou des tensions. Notre biochimie réagit à ce qui se présente dans notre espace mental.
En Yoga lorsque ces pensées sont inconscientes ont parle des vritti.
" Yoga citta vritti Nirodah "
Le yoga est l'arrêt des tourbillons du mental - Yoga Sutra de Patanjali
Ces mouvements s'inscrivent mécaniquement dans le corps par deux axes qui sont enchevêtrés tant dans leur fonctionnement que dans leur organisation physique :
1. La plasticité fasciale : Le corps prends la forme de nos habitudes.
2. La plasticité neuronale : Le chemin de l'information se renforce à chaque répétition pour le pire ou le meilleur.
Soit parce-que ça a été stocké dans notre mémoire, soit parce-que ça contrevient à nos croyances et nous fait réagir.
Sur cette image, vous pouvez voir ce qui se passe lorsqu'il y a restriction de mobilité à un endroit.
Pourquoi réagissons-nous ?
Parce-que nous nous prenons pour nos pensées. Nous sommes le plus souvent identifié à un amalgame de croyances en tout genre sur nous et notre environnement. Nous appelons ça notre personnalité et nous y accrochons.
Du latin persona : Masque arboré par les comédiens.
En Yoga on parlera d'ego.
Mon conseil : Inviter à la plus grande précision possible dans tout apprentissage et garder à l'esprit que notre carte du monde est utile mais elle n'est qu'une représentation du territoire et pas le territoire lui-même.
Plus important encore. Nous ne sommes pas nos pensées. C'est tout le propos de la méditation.
Emotions : Ce que je ressens ?
Vous serez peut-être surpris(e) de lire que cette part de nous est infiniment plus complexe et changeante que le mental.
D'ailleurs par nature l'émotion, la sensation de la joie, de la tristesse ou de la colère ne fait que nous traverser ou se transformer en nous.
Le plus souvent elle reste et s'amplifie parce-que le mental se charge de l'attiser. Elle devient alors un sentiment d'amour ( avec un petit a) ou de haine.
Les récepteurs de nos sensations sont dans le fascia et font le lien avec le système nerveux pour nous informer des sensations et mouvements du corps. C'est la proprioception.
Il est important de comprendre que l'émotion n'est pas l'idée qu'on se fait d'un évènement. C'est une sensation, qui peut devenir un sentiment lorsqu'il fonctionne avec le mental ( pour le meilleur comme pour le pire(bis)).
Aussi, si vous m'avez suivi jusque là, vous avez compris que le sentiment va générer une réponse physique via le système nerveux puisqu'il est relié au mental.
Et cette réponse physique va bien entendu s'inscrire dans le corps via le fascia et le système nerveux.
Il en va de même pour l'émotion pure... à la seule différence que cela fera appel à des parties différentes du système nerveux.
Sur cette image, sont mis en correspondance les 3 parties du cerveau, selon la théorie du cerveau triunique, et les éléments à mettre pour créer un environnement apaisant.
Quelque-chose qui ne passe pas par le cortex ( la partie consciente du cerveau), mais par des parties plus profondes (systèmes limbique et reptilien) et par des réponses hormonales.
En un mot, la réaction émotionnelle est plus de l'ordre du réflexe de survie que quelque-chose de noble ou d'élevé comme les poètes aiment à nous le laisser penser.
J'inclus les émotions dites "positives" comme des réflexes de survie. Par exemple :Il a été démontré que présenter un visage joyeux favorisait l'intégration sociale...
Et jusqu'à très récemment dans l'histoire humaine, être exclu(e) du groupe signifiait la mort.
On ne change pas la biologie de toute une espèce en quelques siècles de "civilisation."
Seule l'attention consciente à ce qui se passe dans l'instant, la connaissance de nos réactivités émotionnelles peuvent nous permettre de monter en fréquence émotionnellement et d'aller vers l'équanimité et l'acceptation inconditionnelle.
Conclusion - Le corps : Ce que je fais !
Le Yoga est une invitation à la connaissance de soi. Dans mes formations j'ai envie de remettre cela au cœur de l'enseignement .
Il n'y a aucune raison de se priver des apports scientifiques récents pour assurer le bien-être et un meilleur suivi de nos élèves en les aidant à comprendre ce qui se passe dans leur biologie et donc à mieux se connaître.
A travers les asanas, et les différents exercices d'observation du mental, la pratique nous offre des outils pour sentir, observer, écouter ce qui se passe en nous et autour de nous.
Et en faisant cesser toute réactivité, le mental, l'émotion et le corps réalisent de concert le Yoga : l'union.
C'est à dire la fin de l'illusion que nous sommes séparés de notre environnement.
Physiquement cela se traduit par un relâchement physique profond et une grande adaptabilité aux circonstances matérielles à travers par exemple des choix alimentaires ou relationnels plus écologiques à la fois pour nous-mêmes et pour ce qui nous entoure.
Je dis souvent à mes élèves que les asanas servent à créer des conditions dans le corps pour que l'énergie puisse y circuler ou pour qu'il puisse vibrer au diapason avec l'énergie, en sentir la fréquence et pouvoir l'influencer dans un sens favorable.
Sans cette méthode d'alignement et d'étirement du fascia commune aux pratique de Yoga, de Qi Gong ou d'arts martiaux maintenus vivants ( Qui n'ont presque rien en commun avec le Yoga "fitness" enseigné dans la plupart des écoles), le corps restera le reflet de nos habitudes mentales et émotionnelles inconscientes.
J'enseigne une méthode pour accorder la toile fasciale. A chacun d'y jouer sa propre musique.
Je produit beaucoup de contenu gratuitement lors d'ateliers en ligne, vous pouvez accéder aux Replays notamment sur la biotenségrité et être tenu(e) au courant des prochaines dates en vous inscrivant à la Newsletter.
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A bientôt.
Sébastien